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20 décembre 2013 5 20 /12 /décembre /2013 20:45

INTRODUCTION AUX DEFIS PASTORAUX DE LA FAMILLE DANS LE CONTEXTE DE L’EVANGELISATION.

L’état de la question :image012.jpg

Vous n’êtes pas sans savoir que les deux prochaines années l’Eglise consacre deux synodes successifs à la famille.

Pourquoi se préoccuper des défis de la famille aujourd’hui au point de lui consacrer deux années et deux  synodes successifs ? Qu’est-ce qui préoccupent tant les pasteurs dans le domaine de l’annonce de l’évangile en général et face aux questions de la famille en particulier ?

Le Pape Jean Paul ll de vénérée mémoire disait dans « Novo Millenio Ineunte », Si un jeune vous apporte sa tête et dit je veux être baptisé, posez lui la question : veux-tu être saint ? Voilà en quel terme  le décor est planté : le désir de sainteté comme condition d’accès au sacrement ; ce qui répond bien à la radicalité de la suite du Christ annoncée par lui-même : si quelqu’un veut me suivre qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. (cf Lc9,23. Le sacrement de mariage qui fonde la famille chrétienne est annoncé avec la même rigueur quand le bienheureux Jean Paul ll dit dans familiaris consortio N°13b « les époux sont donc pour l’Eglise le rappel permanent de ce qui est advenu sur la croix. Ils sont l’un pour l’autre et pour leurs enfants des témoins du salut dont le sacrement les rend participants. Le mariage comme tout sacrement est un mémorial, une actualisation et une prophétie de l’évènement du salut. »  Mais face à cette radicalité de la suite du Christ est prôné l’enseignement de la miséricorde de Dieu qui peut des fois avec le relativisme dominant de notre époque conduire loin de la pratique des sacrements et du coup faire oublier la pratique chrétienne. Pour me faire comprendre je voudrais ici partager une expérience pastorale : une personne exaspérée par mes conseils pour la détourner d’un mariage que je jugeais périlleux pour sa foi chrétienne me dit ceci : est-ce que sans la messe corps présent on n’ira pas au ciel ? Se fondant sur la miséricorde de Dieu, beaucoup de chrétiens ne jugent plus nécessaire l’effort pour une vie conforme aux exigences de la foi. Aux pasteurs se pose aujourd’hui le problème de comment concilier dans l’annonce de la même Evangile la radicalité de la suite du Christ et la miséricorde de Dieu.

Et c’est  ce travail que nous sommes invités à faire au cours de ces deux prochaines années avec l’épiscopat universel et les épiscopats de nos pays aussi.

La première année que nous commençons déjà avec le traitement du questionnaire et qui va se poursuivre  jusqu’au synode  d’octobre 2014 et la seconde qui va prendre la suite jusqu’au synode de 2015.

Après avoir situé la question voyons en quoi elle et importante.

 

L’importance du thème

 L’importance du thème se manifeste par le fait que le Saint-Père ait décidé d’établir pour le Synode des Évêques un itinéraire de travail en deux étapes:

            La première, l’Assemblée Générale Extraordinaire[1] de 2014, visant à préciser le “status quaestionis” et à recueillir les témoignages et les propositions des Évêques pour annoncer et vivre de manière crédible l’Évangile de la famille;

La seconde, l’Assemblée Générale Ordinaire de 2015, pour chercher des lignes d’action pour la pastorale de la personne humaine et de la famille

Après avoir fait l’état de la question et précisé son importance voyons maintenant les défis la famille. 

Les défis de la famille aujourd’hui :

      Aujourd’hui se présentent des situations inédites jusqu’à ces dernières années, depuis la diffusion des couples en union libre, qui ne se marient pas et parfois en excluent même l’idée, jusqu’aux unions entre des personnes du même sexe, auxquelles il est souvent consenti d’adopter des enfants. Il faut ajouter à cela la théorie du genre, ce corpus de pensée, d’orientations et d’actions qui s’est infiltré partout (depuis l’éducation jusqu’aux organismes internationaux, la famille, les masses média, et parfois dans le langage de l’Eglise elle-même) et influence énormément la vie humaine dans son ensemble à savoir la sexualité, notre être homme ou femme, bref, la  personne humaine tout court. Parmi les nombreuses situations nouvelles qui réclament l’attention et l’engagement pastoral de l’Église, il suffira de rappeler:

 Les mariages mixtes ou interreligieux;

Mariage mixte, il s’agit de mariage entre chrétiens l’un est catholique et l’autre non.

Mariage interreligieux c’est entre un chrétien catholique et une personne d’une autre religion autre que chrétienne.   

 Les familles monoparentales; c’est des gens qui ont eu ensemble des enfants avec ou sans mariage et qui se sont séparés. On a le père seul avec les enfants ou la mère seule avec les enfants.

 La polygamie : Il faut chercher à savoir ce que s’est ; les diverses circonstances qui amènent à la polygamie, voir les différents cas pastoraux et se pencher surtout sur les cas où c’est des chrétiens qui  à cause de la polygamie empêchent des païens d’accéder au baptême et aux autres sacrements.

Les mariages arrangés avec le problème de la dot qui en découle parfois assimilée à un montant d’acquisition de la femme;

Le système des castes;

La culture du non-engagement et de la présupposée instabilité du lien;

 Les formes de féminisme hostiles à l’Église;

Les phénomènes migratoires et la reformulation de l’idée même de famille;

Le pluralisme relativiste dans la conception du mariage;

 L’influence des media sur la culture populaire pour la conception des noces et de la vie familiale;

Les courants de pensée qui inspirent les propositions législatives qui dévaluent la permanence et la fidélité du pacte matrimonial;

L’expansion du phénomène des mères porteuses (location d’utérus);

 Les nouvelles interprétations des droits humains.

A ces défis qui sont pratiquement classiques et universels je voudrais ajouter d’autres qui à mon avis sont plus spécifiques à nous comme : le manque de temps, de moyens surtout financiers, l’incapacité à se mettre ensemble pour travailler (la vie associative en vue de témoigner de sa foi) ou la multiplication à outrance des mouvements juste pour raison de prestige.etc

Ce qui aggrave le problème et c’est de cela que je parlais plus haut c’est  que  dans le milieu  strictement ecclésial, il y a le phénomène assez prononcé de l’affaiblissement ou de l’abandon de la foi en la sacramentalité du mariage et en la puissance thérapeutique de la pénitence sacramentelle. Nous venons de clôturer l’année de la foi mais le synode va nous aider à la prolonger car nous avons besoin de raviver notre foi.

Il se pose alors  aux pasteurs aujourd’hui, le problème de comment réactiver la foi des fidèles, leur donner le plein sens du mot sacrement qui est aussi engagement. Comment leur faire comprendre que  la grâce est un don à accueillir ? Et ne pas confondre la miséricorde de Dieu comme une action magique de la grâce.

Ce sont là autant de préoccupation que les pasteurs ont aujourd’hui et  veulent partager avec tous les fidèles du Christ (prêtres, religieux ou laïcs). Quel sera donc le but des  réflexions que l’Eglise entame sur la question?

Le but de la réflexion

Le but de la réflexion que nous commençons sur ce thème apparait aujourd’hui comme un  devoir de charité pastorale envers les fidèles. Il va s’agir de reprendre la vérité sur le mariage et la famille, de trouver les moyens pour la communiquer aux personnes de notre temps pour qu’elles puissent comprendre et accepter le message de l’évangile de Jésus Christ sur le mariage et sur la famille. Il ne revient pas à l’Eglise de changer la doctrine du Christ sur le mariage et la famille mais de la faire comprendre et  faire comprendre aussi que la grâce est un don à accueillir, et aider les chrétiens catholique à interpréter à sa juste valeur la notion de la miséricorde divine. Dieu est déjà miséricordieux envers nous quand des pécheurs que nous sommes, il a fait de nous ses enfants dans le Fils unique qui nous a racheté. Tout sacrement nous engage à être des témoins du Christ.

Il s’agit d’une introduction pour les travaux en carrefour. Je les souhaite fructueux pour l’apport de l’Action Catholique des Familles (ACF) à la réflexion pour les travaux du prochain synode.

Je vous remercie.

Père Léon C. HOUESSOU BALLO

Curé de la Paroisse Notre 

Dame de Miséricorde de Houédogli

 



[1] Le synode des Evêques est une institution permanente de l’Eglise catholique instituée par le Pape Paul VI en 1965. Le canon 346 précise les trois formes de synodes qui se réunissent. Assemblée générale Ordinaire ou extraordinaire pour traiter des questions concernant directement le bien de l’Eglise tout entière avec cette précision au &2 : « le synode des Evêques réuni en assemblée générale extraordinaire pour traiter d’affaires qui demandent une décision rapide... »  et le synode spécial étudie des affaires concernant directement une ou plusieurs régions déterminées. Pour plus de détails sur le synode des Evêques voir canons 342 à 348.

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